L’école à distance ~ La Covid’pédagogie

Cela fait bien longtemps que je n’ai pas publié d’article ici ! Il faut dire que cette année scolaire est bien remplie entre projets personnels, formations et rebondissements dus à Coco le virus. 

D’ailleurs, en parlant de ce virus, comment s’organiser face à cette situation inattendue ?

Nous avons dû rivaliser d’imagination à l’annonce de la fermeture des écoles en mars et j’avoue que le travail à distance a accaparé une grande partie de mon temps expliquant souvent mon absence sur les réseaux. Il est clair que l’école à distance n’est pas la solution rêvée pour aider chacun à progresser à son rythme, pour étayer en cas de difficulté. Mon expression préférée est devenue « Faire au mieux ». En bref, c’est un véritable casse-tête !

L’organisation de l’école « à la maison » (période 4)

• Un programme quotidien

Voici comment je me suis organisée en cette période de crise. Avant la fermeture des écoles, j’ai eu le temps de créer pour chaque élève un livret de mathématiques et un livret de français. Je remercie ici chaleureusement Cenicienta et La classe de Mallory qui ont partagé des exercices de mathématiques et d’étude de la langue qui m’ont été trrrès utiles ! Sans le partage des collègues blogueurs la continuité pédagogique aurait été vraiment chamboulée !

Chacun est donc reparti avec ses deux livrets créés dans l’urgence et prévu pour 4 semaines (j’avais bien fait de voir large…). Dès le lundi suivant, j’ai opté pour un programme quotidien basé sur l’emploi du temps de classe afin de sécuriser au maximum les élèves. Le temps de travail prévu était d’environ 3h.

Cela prenait la forme d’un tableau avec les objectifs, les consignes, les supports à utiliser, le temps à consacrer en moyenne .Il était parfois complété par une page « matière » pour donner de plus amples informations.

Un exemple :

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Grâce à Cenicienta, j’ai proposé des défis chaque mercredi et chaque week-end afin de motiver chacun et de fédérer le groupe en participant à un projet dont le résultat était posté collectivement.

• Une communication indispensable

Conserver le lien entre école et maison me semblait être fondamental pour que chacun n’oublie pas (les apprentissages, l’autonomie, le fait que je sois présente en cas de besoin), tente de garder un rythme et se rappelle que malgré la situation il ne s’agissait pas de vacances…

Grâce à l’application Klassroom et à la création d’un Drive Google, les parents pouvaient récupérer les documents quotidiennement.

Les retours étaient effectués par mail ou via Klassroom en message quotidiennement. L’application à la licorne m’a permis de garder le contact avec TOUS les parents depuis le début du confinement car elle n’a connu que peu de bugs contrairement à la plupart des outils institutionnels … (« On est prêts » avait-il dit … LOL 🙂 ). J’en parlais ici, mais il est évident que j’ai été ravie de pouvoir m’appuyer sur cet outil de communication fiable et intuitif !

J’ai été étonnée d’avoir des nouvelles de chacun au minimum deux fois par semaine et l’implication des parents m’a surprise (dans le bon sens du terme !). Nous avons réellement collaboré tout au long de ces semaines et avons fait le maximum pour assurer ensemble cette continuité pédagogique qui a tant fait parler.

• Et la classe virtuelle alors ?

J’ai tenté la classe virtuelle du CNED la 4^ème semaine mais je n’ai pas été convaincue par cette plateforme qui demandait un très bon débit internet et une organisation du point du vue sonore et visuel qui ne me convenait pas (merci aux micros activés tous en même temps créant un brouhaha, aux caméras pas toujours utiles mais constamment activées, …). Malgré de nombreux avantages, cet outil ne convenait pas à l’usage que je souhaitais en faire.

J’ai donc changé mon fusil d’épaule après les vacances !

L’organisation de l’école à distance (période 5)

• Le programme :

Au fur et à mesure du temps, le programme proposé a évolué pour se présenter sous la forme d’une liste d’activités à effectuer dans la journée (un petit rappel au plan de travail et feuille de route proposés en classe). Chaque matière était complétée par une page spécifique donnant des informations que je souhaitais claires et explicites (pour éviter les questions du type « Où est-ce que je range ma feuille ? », « J’écris quoi avant l’exercice ? », …).

En voici un exemple :

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Un exemple de document complet donné aux élèves :

Et la version modifiable pour les collègues encore à distance qui seraient intéressés :

Ce programme devait être consulté et non pas imprimé. Toutes les feuilles utiles aux élèves ont été photocopiées à l’école pendant les vacances, triées et mises sous enveloppe. Chaque enveloppe a été récupérée par le parent concerné à l’école lors d’une matinée « drive » (oui, comme les courses ^^). Le but étant d’éviter les inégalités entre l’élève qui dispose de tous les outils et ceux dont l’unique connexion résidait dans un smartphone…

• Alors, la classe virtuelle ?

Au retour des vacances, j’ai voulu « préparer » la reprise en proposant des temps de classe virtuelle tous les matins par groupe. Mes élèves étant déjà divisés en groupes en français et maths (j’en parle là 😉 ), j’ai conservé cette organisation pour les temps virtuels.

Il y avait donc deux créneaux de 45 min en français et deux en maths le matin, soit 3h par jour pour moi et 1h30 pour chaque élève.

Pour ces temps, je prévoyais des diaporamas spécifiques que je partageais ensuite (et qui servaient à ceux qui ne pouvaient pas se connecter). Voici un exemple :

Diaporama de maths :
Diaporama de français :

Et le format modifiable pour les maths…

…et le français :

J’ai utilisé le site Glowbl pour ces temps de classe virtuelle. Il est fiable, respecte le RGPD et permet à mes élèves de se connecter en cliquant sur un lien. L’IMMENSE avantage de ce site est que le présentateur est seul décisionnaire pour activer le son et la caméra des participants. Alors certes, j’ai fait beaucoup de « magistral » pendant ces temps virtuels, mais les élèves n’étaient pas déconcentrés par les autres (aux niveaux sonore et visuel). C’est à l’aide du tchat que les élèves interagissaient essentiellement avec moi et avec leurs camarades. Voilà à quoi cela ressemble :

• Un lien qui s’étiole …

Au fil des jours, j’ai malheureusement senti le désinvestissement de certains et l’importance d’un retour à l’école. Moins de retours, de messages, beaucoup de négativité dans les paroles des élèves, en bref, la paniiiiique !

Alors voilà venu le temps de la reprise et autant dire qu’elle fut folklorique ! Je vous parle de mon organisation en mode « je me dédouble pour assurer le présentiel et distancié » dans cet article.